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Enoch, dans la matinée du 15 février, eut connaissance des Sna-
res, à la pointe sud de la Nouvelle-Zélande.
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Chapitre III
Sur la côte est de la Nouvelle-Zélande
Depuis environ une trentaine d années, les baleiniers ex-
ploitent ces parages de la Nouvelle-Zélande où la pêche est par-
ticulièrement fructueuse. À cette époque, c était peut-être la
partie du Pacifique dans laquelle les baleines franches se mon-
traient en plus grand nombre. Seulement elles y sont dispersées,
et il est rare de les rencontrer à courte distance du navire. Tou-
tefois, le rendement de cette espèce de cétacés est si avantageux
que les capitaines ne veulent point regarder aux fatigues ni aux
dangers que comporte cette difficile capture.
C est ce que M. Bourcart expliquait au docteur Filhiol, lors-
que le Saint-Enoch arriva en vue de Tawai-Pounamou, la
grande île méridionale du groupe néo-zélandais.
« Certes, ajouta-t-il, un bâtiment comme le nôtre, si la
chance le favorisait, pourrait faire ici son plein en quelques se-
maines& Mais il faudrait que le temps fût constamment beau,
et, sur ces côtes, on est à la merci de coups de vent quotidiens,
qui sont d une violence extrême.
 N y a-t-il pas de ports dans lesquels il est facile de se ré-
fugier ?& demanda M. Filhiol.
 Sans doute, mon cher docteur, et rien que sur le littoral
de l est se trouvent Dunedin, Oamaru, Akaroa, Christchurch,
Blenheim, pour ne citer que les principaux. Il est vrai, ce n est
pas au milieu des ports que les souffleurs viennent prendre
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leurs ébats et on doit les aller chercher à quelques milles au
large&
 N importe, capitaine, ne comptez-vous pas relâcher dans
l un d eux avant de mettre votre équipage à la besogne ?&
 C est mon intention& trois ou quatre jours, afin de re-
nouveler une partie de nos provisions, surtout en viande fraîche,
ce qui variera notre ordinaire de salaison.
 Et sur quel point de la côte le Saint-Enoch ira-t-il jeter
l ancre ?&
 Au havre d Akaroa.
 Où il arrivera ?&
 Demain dans la matinée&
 Vous y avez déjà fait relâche ?&
 Plusieurs fois& J en connais les passes, et, en cas de gros
temps, je suis assuré d y trouver un excellent abri. »
Cependant, si bon pratique que fût M. Bourcart des para-
ges d Akaroa, il ne put que très difficilement atteindre le port.
Lorsqu il fut en vue de terre, le Saint-Enoch, ayant vent debout,
dut louvoyer par forte brise. Puis, au moment où il n avait plus à
tirer que deux bordées pour donner dans le chenal, son amure
de grand foc cassa pendant le virement, et il fallut revenir au
large.
D ailleurs, le vent fraîchissait, la mer devenait extrême-
ment dure et, l après-midi, il fut impossible de gagner Akaroa.
Ne voulant pas être de nuit trop près de terre, le capitaine Bour-
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cart fit vent arrière jusqu à six heures du soir, puis revint au
plus près et boulina sous petite toile en attendant le jour.
Le lendemain, 17 février, le Saint-Enoch put enfin suivre
cette espèce de canal sinueux, encaissé entre des collines assez
élevées qui conduit à Akaroa. Sur le rivage apparaissaient quel-
ques fermes et, au flanc des collines, bSufs et vaches paissaient
en pleins pâturages.
Après avoir navigué sur une longueur de huit milles et
demi toujours en louvoyant, le Saint-Enoch laissa tomber son
ancre un peu avant midi.
Akaroa appartient à la presqu île de Banks, qui se détache
de la côte de Tawai-Pounamou au-dessous du quarante-
quatrième parallèle. Elle forme une annexe de la province de
Canterbury, l une des deux grandes divisions de l île. La ville
n était encore qu un modeste village, bâti à droite du détroit, en
face de montagnes échelonnées sur l autre rive à perte de vue.
De ce côté habitaient les naturels, les Maoris, au milieu de ma-
gnifiques bois de sapins, qui fournissent d excellentes mâtures à
la construction maritime.
Le village comprenait alors trois petites colonies d Anglais,
d Allemands, de Français, qui y furent amenés en 1840 par le
navire Robert-de-Paris. Le Gouvernement concéda à ces colons
une certaine quantité de terres, dont il leur abandonnait le pro-
fit qu ils en sauraient tirer. Aussi des champs de blé, des jardins
autour de nombreuses maisons en planches, occupent-ils le sol
riverain, qui produit diverses espèces de légumes et de fruits, 
principalement les pêches, non moins abondantes que savou-
reuses.
À l endroit où mouilla le Saint-Enoch se dessinait une sorte
de lagon, du milieu duquel émergeait un îlot désert. Quelques
navires s y trouvaient en relâche, entre autres un américain, le
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Zireh-Swif, qui avait déjà capturé quelques baleines. [ Pobierz caÅ‚ość w formacie PDF ]

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